Le Temps des Chèvres (extrait)
Le Temps des Chèvres (extrait)
« Les chèvres faisaient pour ainsi dire partie de nos vies. Jamais, dans ces contrées balkaniques, l'homme ne s'était autant rapproché d'un animal, n'avait à ce point fait corps avec lui. L'instinct de conservation qui animait chèvres et gens s'était fondu en une force de résistance collective qui ne pouvait être brisée.
En d'autres temps, s'appuyant sur sa collection de livres anciens en provenance de tous les coins des Balkans et d'autres pays encore, mon père nous avait transmis l'idée que presque tous les peuples de la péninsule devaient leur vie aux chèvres. Il avait même déclaré une fois à Tchanga que, si l'on venait à rédiger une histoire des chèvres dans cette région du monde, cela constituerait à coup sûr l'une des meilleures histoires des peuples balkaniques. »
Luan Starova, Le temps des chèvres (extrait), 1997
(traduction Clément d'Içartéguy)
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