Les chèvres et le chiendent
Les chèvres et le chiendent
« Le chiendent, ainsi appelé parce que le chien le mange pour se purger, croît partout ; mais ce végétal cosmopolite sert encore à des animaux aussi utiles à l'homme : les chèvres le broutent avec délices, et leur toison en devient plus belle.
Ce n'est point à l'air d'Angora qu'il faut attribuer la finesse, la longueur et l'éclat des poils de chèvre dont les turcs font leurs magnifiques camelots, ainsi que l'ont dit quelques naturalistes, ni à ses rochers qui n'existent point, quoique j'y en aie supposé moi-même dans mes études de la nature, mais au chiendent long et soyeux que produisent uniquement ses vastes plaines. C'est au voyageur Busbecq que je dois cette observation ; et il faut en croire cet aimable philosophe, auquel l'Europe est redevable du lilas, qu'il apporta d'Orient. »
Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature (extrait), 1815
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